Erik Hersman, Juliana Rotich, Ory Okolloh et David Kobia fonde la start-up informatique Ushahidi en 2008 à Nairobi qui développera la plateforme de cartographie interactive, Ushahidi qui signifie « témoigner » en swahili. Face aux vagues de violences qui frappent le Kenya à la suite de l’élection présidentielle de décembre 2007, le quatuor imaginent en urgence un outil qui permettrait aux habitants de la capitale kényane d’indiquer sur une carte numérique les rues à éviter lors des émeutes post-électorales et ce, grâce à l’envoi d’un simple SMS. Plus de 50.000 témoignages seront alors recueillis et rapportés sur la carte Ushahidi. Très vite, le projet séduit les fondations philanthropiques américaines et huit mois après avoir créé cette carte des violences au Kenya, Ushahidi reçoit une bourse de 200.000 dollars (139.600 euros) qui va permettre au quatre Kényans de faire évoluer ce premier logiciel et d’étendre l’application de leur plateforme à d’autres finalités : Surveillance électorale, défense des droits des femmes, aide aux migrants mais aussi participation citoyenne pour améliorer la vie en ville… Depuis sa création, Ushahidi a été utilisé plus de 100 000 fois dans 160 pays différents et plus de 13.000 cartes ont été déployées par des internautes, des ONG ou par des médias. C’est notamment dans les situations de cartographie de crise politique et de catastrophe humanitaire qu’Ushahidi trouve toute son utilité. Tremblement de terre en Haïti ou au Pakistan, violences en République démocratique du Congo, élections au Burundi, séisme et tsunami au Japon, révolution en Egypte…